mardi 18 février 2014

Développement urbain

Un des sujets de prédilection de nombre d'experts de la coopération française porte sur le développement urbain. Comment faire face à l'accroissement vertigineux des villes africaines ? La réponse est assez simple, dans la plupart des cas, pas grand chose... L'importance des flux de population du rural vers l'urbain, les taux de naissance, un manque cruel de moyens accompagnée d'une faible volonté de l'appareil administratif de l'Etat et du pouvoir politique rend quasi impossible la régulation des effets et conséquences d'une urbanisation galopante.
L'habitat s'étale, s'étale, s'étale... augmentant d'autant plus les coûts et les difficultés d'aménagements pourtant nécessaire... Les constructions ne sont pas organisées selon des implantations rationnelles.
Bien souvent, l'accessibilité ne s'effectue qu'à travers un petit sentier piéton. Les voies font l'objet de nombreuses adaptations très sommaires...

Les enjeux les plus flagrants :
- la qualité de l'habitat est insuffisante y compris les constructions en "dur". Les bétons, briques et moellons ne comprennent pas assez de ciment. Au bout de plusieurs saisons pluvieuses les murs se dégradent et ne tiennent plus. A part quelques bâtiments, nombreux sont ceux qui ne dépasseront pas les 20 ou 30 ans;
- toutes formes de réseaux : circulation, eaux, assainissement, électricité... Les retards à rattraper sont si importants que les collectivités dans tous les cas ne disposent pas des capacités financières ni humaines pour assurer la programmation des aménagements, la maîtrise d'ouvrage des travaux, l'expulsion des habitants, les indemnisations,... Les concessionnaires se révèlent incapables de réaliser les investissements nécessaires;
- la corruption au quotidien ou plus exactement la recherche par tous de la moindre opportunité de s'enrichir qui empêche ou rend difficile le respect des dispositions légales et réglementaires sur le respect des règles d'urbanisme.
Si tout va mal, que faire ? Au niveau institutionnel on ne peut que continuer à réaliser des travaux qu'il faut surdimensionnés financés par de la dette. Cela satisfait nombres d'acteurs du grand théâtre humain qu'est le développement.
Au niveau des quartiers et autres lieux d'habitation il faudrait plutôt développer les initiatives très locales. Parfois, sous la conduite de chefs de quartier (bien souvent également chef traditionnel) des projets d'amélioration des voiries ou des réseaux d'évacuation des eaux sont entrepris par les habitants eux-mêmes sur leurs propres moyens.
Enfin, la sélection des agents publics est primordiale. Moins nombreux, mieux payés, bien formés de tel sorte qu'ils ne s'enfuient pas vers de meilleurs cieux dès qu'ils possèdent une certaine compétence et qu'une sanction est possible en cas de faute ou de compromission.
Mais bien souvent, l'urbanisation entraine égoïsme, ghettos de riches... et de pauvres. Les bailleurs de fonds n'aiment pas de trop nombreux fonctionnaires faisant plutôt confiance aux résultats obtenus par le libre marché. Les financiers voient poindre avec angoisse l'échéance de 2018 date des premiers remboursements auprès des chinois alors que les caisses de l'Etat sont continuellement vides avec des arriérés de paiement considérables...
Le développement urbain est aujourd'hui et concrètement entre les mains de l'initiative privée ou privatisée. Nous sommes bien au début d'un processus d'urbanisation avec des enjeux économiques et financiers parfois irréelles...

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