mercredi 26 juin 2013

Abidjan

Abidjan est énigmatique au regard du peu de temps que j'ai pu passer là-bas.


La richesse de la Côte d'Ivoire et le dirigisme d'Houphouet Boigny ont permis à Abidjan de disposer d'infrastructures importantes dignes des années 1970. La "ville" d'Abidjan est en réalité composée de 13 communes dont les plus connues sont "Le Plateau", "Cocody", "Port-bouet", "Treichville"... Elle est immense avec réellement 4 à 5 millions d'habitants. Les grands immeubles sont nombreux dans la commune du Plateau et les hôtels sont chers. Les magasins en zone 4 sont légions.






Pourtant plusieurs choses me permettent de penser que la crise (comme ils disent là-bas) est encore bien là. Les discussions avec les ivoiriens tournent très vite sur la politique en essayant de savoir ce que tu penses tout en restant très prudent car on ne sait jamais à qui on a affaire et cela peut mal tourner... Le retour de Bagbo qui déclarait en son temps "à chacun son français !" fait peur. Les immeubles sont imposants et les routes sont larges mais le défaut d'entretien est réel. Les grands bâtiments sont parfois délabrés et vides de tout. Les journaux du pouvoir font leurs unes sur les soutiens que l'on doit apporter à l'actuel Président. Les réunions de travail sont parfois conflictuelles.




Les rumeurs d'appropriation de l'Etat par les Ouattara circulent bon train avec comme remarque "il est pire que celui d'avant".

Autre indice que je ne retrouve pas aussi fortement au Cameroun : les revendications autour de l'ethnicité. Autant que la politique, la question des origines est également très vite abordée : "moi je suis Baoulé et toi tu viens d'où, tu es Breton ?" Ce n'est pas considéré comme une question anodine.



Une ville construite mais mal entretenue, un nombre considérable d'habitants mais vivant séparément, des petites tensions perceptibles dans le quotidien. Une crise qui est finie mais dont les conclusions ne sont toujours pas écrites. Les vrais quartiers populaires d'Abidjan sont repoussés après l'aéroport. On constatera comme d'habitude l'opulence des expatriés et institutions étrangères, une classe moyenne émergente et une vaste population pauvre. Le salaire pour vivre correctement est d'environ 300 000 Fcfa par mois, le double du Cameroun.




J'ai quand même pris le temps de parcourir un peu la côte ivoirienne et de me rendre à Grand Bassam qui fût la première capitale du pays fondée par les français vers 1890. Le site est classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. L'administration coloniale se déplaça ensuite à Bingerville et enfin Abidjan (l'endroit où habite les "Bidjan").







Pour le reste et pour une personne vivant au Cameroun, la Côte d'Ivoire est très semblable. J'ai retrouvé avec un petit plaisir les discussions au pied levé sur n'importe quoi, les raisonnements alambiqués pour vous soutirer de l'argent, quelques élucubrations... Les gens discutent facilement, les déplacements sont aisés. L'expérience aidant je me suis donc senti presque chez moi. 


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