jeudi 13 décembre 2012

Le Nguon

De retour à Foumban pour assister à la fête du Nguon.

Le royaume Bamoum avec l'installation d'un roi puis d'un sultan en raison de son islamisation date du 16ème siècle. Les frontières se sont à peu près maintenues après cette époque guerrière et recouvrent celles du Département du Noun.

Dès le départ, le royaume s'est organisé autour d'un rassemblement traditionnel qui avait plusieurs objectifs principaux. Tout d'abord, la population devait à cette occasion payer le tribut à la cour du roi. Cela permettait de faire des réserves suffisantes pour l'année et maintenait la puissance du royaume. C'était également le moment choisi pour que les "Fonangouon", membres des sociétés secrètes, interpellent sa majesté dans la gestion de son royaume en mentionnant les dysfonctionnements et les difficultés rencontrées au cours de l'année.

De même, le Nguon était en même temps une foire commerciale où l'on pouvait également faire l'échange de "monnaies" diverses et étrangères... Enfin, ce rassemblement avait très certainement une fonction militaire car cela permettait au Sultan de compter ses troupes.

Le colonisateur français pris prétexte des tributs forcés auprès du Sultan pour interdire la tenue du Nguon à partir de 1924. 

Le trône des grands jours du sultan.
Le Sultan actuel, Ibrahim Mbombo Njoya, a souhaité le rétablissement du Nguon en 1993 pour ramener à la vie cet évènement central dans la vie traditionnelle et culturelle du peuple Bamoun. Le maintien du rôle du Sultan, chef traditionnel, dans la construction d'un Etat moderne et administré par la loi commune n'est pas non plus étranger à ce choix.

Le tapis d'accès au trône du roi symbolise le serpent des Bamouns.
Aujourd'hui, on peut véritablement observer un étrange mélange entre traditions, symboliques, résurgences du passé des Bamoun, carnaval et attraction touristique avec une concentration d'occidentaux assez importantes pour ce pays.

Pour l'édition 2012, le désordre a été permanent. 3 heures de retard, un cérémonial chaotique et mal préparé, impossible de bien observer l'évènement sans être obligé de jouer des coudes et de faire sa place...

Il reste une ambiance très particulière que l'on ne réalise pas au premier abord. C'est seulement par après que l'on s'aperçoit de la richesse et de l'intensité de ce rassemblement des Bamoun du Cameroun tout entier voire plus (certains faisant le voyage depuis de lointaines destinations...). On voit également de très belles scènes et en définitive, une réelle solidarité dans ce peuple. En marchant, ils proclament tous "une seule voix, une seule voix, une seule voix...".

J'ai réalisé ce petit reportage "embarqué" pour vous permettre de ressentir ce qu'est la marche du Nguon...





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