jeudi 5 septembre 2013

Général Leclerc

C'est un peu avec tristesse que j'ai appris ce matin le déboulonnage et la destruction partielle de la statue du Général Leclerc sur la place centrale de Douala à Bonanjo... quelques plaques de rue comportant des noms français ont également été détruites.


Les "activistes" voulaient protester contre le "ras le bol du peuple camerounais vis à vis du colonialisme français !" C'est pathétique de se tromper autant d'époque et de cible. Ce n'est plus la France qui colonise le Cameroun. Elle n'en n'a plus l'envie ni les moyens. Il faut tourner son regard vers l'Extrême Orient désormais qui le fera à sa manière en répétant probablement les errements du passé. Ceux qui connaissent le pays sont plutôt sur une attitude de désolation face à ce qu'ils voient. Reste très certainement la sauvegarde de quelques intérêts économiques mais qui n'échappent pas à la nécessité de bien  "huiler" la chaîne de décision pour qu'elle soit favorable (C'est comme cela depuis les débuts des comptoirs européens).

C'est à Douala, dans la nuit du 25 au 26 août 1940 que le Capitaine Leclerc de Hautecloque débarqua sur ordre du Général De Gaulle dans les marais proche du village de Bonanjo avec une vingtaine de tirailleurs pas plus sénégalais que lui pour rallier le détachement du Capitaine Louis Dio venant de Fort Lamy (N'Djamena) et prendre possession de la ville.

Ce regroupement constitue en réalité la création de l'armée de la France Libre dont on connait la suite de l'histoire. La France Libre est née en Afrique. Il ne faut pas l'oublier.

Souvent j'entends les plus virulents dirent que la France et les Français ont volé l'histoire du Cameroun. Il est certain que le colon français n'a pas été aussi malin que le colon romain qui se contentait la plupart du temps de montrer son Droit, sa technologie et son organisation pour obtenir l'adhésion... Nos grandes idées civilisatrices se sont trop souvent confondues avec la violence et à la cupidité. Le racisme n'étant finalement qu'un outil machiavélique pour dénier à l'autre le droit de posséder quoique se soit. Mais ce passé s'éloigne à grands pas et on ne peut s'y raccrocher en permanence pour se trouver quelques raisons d'expliquer les déviations d'aujourd'hui. Ce sont quelques camerounais qui, hier soir, ont volé un peu de notre histoire. Bien fait me direz-vous ! Peut-être. Ce n'est pas pour autant que lors de mon passage à Paris ou dans d'autres villes de France j'arracherai avec colère les plaques des rues qui portent les noms des illustres intellectuels ou hommes politiques africains... Il reste de la France en Afrique mais il y a encore plus d'Afrique en France.

L'avenir du monument, c'est au Gouvernement Camerounais et à la Communauté Urbaine de Douala de le décider.

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