vendredi 23 novembre 2012
mercredi 7 novembre 2012
Que vive la coopération !
Bien. J'hésite à écrire cet article. Ce n'est pas forcément très glorieux. Après, je peux aussi me dire qu'il est intéressant pour mes lecteurs d'avoir un petit aperçu de la façon dont on peut mener un petit projet ici...
Le marché Manguier à Yaoundé |
Bref, les "Termes de Références", c'est à dire le "cahier des charges" permettant de faire venir de France des experts en évaluation des politiques publiques a bien mis 8 mois pour être définitivement rédigés par l'assistance technique française.
On ne pouvait plus reculer l'échéance : la ligne budgétaire sur laquelle on finance l'opération serait close au 30 décembre 2012 et les engagements de dépense devaient s'effectuer avant le 15 novembre.
Il a fallu par après obtenir la validation par les autorités locales. Cette étape, cruciale, a mis 3 mois environ. Mais, il n'a pas été vain de transmettre à de multiples reprises le cahier des charges. A l'occasion d'une audience ministérielle sur un tout autre sujet, le ministre donna son onction à la conduite de l'opération. Il faut dire que le ministère devait également contribuer à hauteur de 20 millions de FCFA pour les frais d'organisation, de déplacements des personnes concernées par les ateliers et les divers frais en conséquence.
Je lance la consultation pour l'intervention des experts-animateurs des ateliers au mois de juillet. Entre assistants techniques, nous sommes solidaires. On se remplace les uns et les autres en cas d'absence... Le choix aurait dû être simple car nous ne recevons qu'une seule offre. Le cahier des charges aurait-il été mal rédigé ? Premier problème, l'offre dépasse le budget. Deuxième problème, un expert exerçait plusieurs mois auparavant des fonctions de conseiller technique au... Cameroun. L'assistance technique étant toujours solidaire une discussion interne s'engagea pour savoir si on pouvait continuer ou pas avec cette unique offre... Ouf ! La hiérarchie à Paris a tranché en faveur de l'offre. Nous pouvons donc y aller.
Les contacts avec les experts choisis sont difficiles à prendre. Un entretien téléphonique de préparation et quelques échanges de messagerie sont tout de même possibles. Il faudra faire confiance à notre sens de l'improvisation et de l'adaptation. Malgré tout, une "sorte" de fil conducteur des ateliers a pu être établi.
La réunion regroupant l'ensemble des participants à la "mission" est difficile. Un ami camerounais remet véritablement en cause les objectifs et le périmètre du projet. Deux heures de discussion en giratoire me permettent de trouver un semblant de position commune.
Tout le monde est prêt pour le départ vers EBOLOWA, chef de Région du Sud. En ewondo, "Ebolo'wa" signifie "chimpanzé pourri". Un chasseur aurait trouvé cet animal mort au sommet d'une colline qui dispose maintenant d'un calvaire mariale juste après l'arrivée des premiers colons allemands (soldats) sur le site.
Nous arrivons la veille. Nous passons une soirée très agréable sur invitation du Gouverneur de la Région Sud. Il convient de dire que les distractions doivent être rares. L'environnement est dominé par la forêt tropicale. Une petite vidéo sur ce que l'on peut encore très rarement trouver dans ce qu'il reste de cette forêt...
Le lendemain, l'organisation est chaotique. Il faut tout préparer ici et établir un vrai "programme". Cela fonctionne ainsi. Il manque les rallonges électriques, on subit une coupure de courant alors que des présentations étaient prévues. Nous devons organiser la salle et les questions de protocole ne sont pas réglées. Les places sur l'estrade sont chères... Je passe d'un fauteuil à l'autre puis finalement je suis installé à côté de la GIZ, nos chers amis allemands que nous avons associés à notre petit projet dans l'espoir de développer une forme de collaboration. Après les formalités d'usage et l'hymne national, nous pouvons démarrer la première demi-journée à 11 heures du matin (initialement prévu à 9 heures...). Bientôt se profile la pause café et déjeuner...
Je ne m'étendrai pas outre mesure sur le contenu des ateliers. Les intervenants souhaitaient innover dans les outils d'animation et finalement ils ont procédé de façon tout à fait classique avec un méta-plan. Les expressions de la cinquantaine de participants sur les 60 attendus étaient également plutôt sans surprise. Quelques éléments concrets ont pu toutefois être soulevés sur les difficultés liées aux transferts des "compétences" vers les collectivités territoriales. Les participants font parfois des grandes déclarations ou rappellent que certains maires viennent en ville après un conseil municipal pour dépenser en casier de bières les indemnités qu'ils ont perçus.
Le soir venu, chaque membre de la mission s'en va à ses occupations. Les uns vont passer une soirée accompagnés de charmantes compagnies (je ne suis plus trop naïf mais quand même on peut se demander comment ils font pour être aussi réactifs...), les autres préparent la journée du lendemain ou ne font rien. Quelques uns disparaissent corps et bien de la circulation pour aller "au village" voir leur famille ou connaissance. Enfin, un ou deux s'attellent à s'imposer comme intermédiaire entre le ministère qui doit payer certaines factures et les prestataires... cela peut toujours déboucher sur du concret...
La réunion regroupant l'ensemble des participants à la "mission" est difficile. Un ami camerounais remet véritablement en cause les objectifs et le périmètre du projet. Deux heures de discussion en giratoire me permettent de trouver un semblant de position commune.
Tout le monde est prêt pour le départ vers EBOLOWA, chef de Région du Sud. En ewondo, "Ebolo'wa" signifie "chimpanzé pourri". Un chasseur aurait trouvé cet animal mort au sommet d'une colline qui dispose maintenant d'un calvaire mariale juste après l'arrivée des premiers colons allemands (soldats) sur le site.
derrière cette montagne fut trouvé le singe... |
Le lendemain, l'organisation est chaotique. Il faut tout préparer ici et établir un vrai "programme". Cela fonctionne ainsi. Il manque les rallonges électriques, on subit une coupure de courant alors que des présentations étaient prévues. Nous devons organiser la salle et les questions de protocole ne sont pas réglées. Les places sur l'estrade sont chères... Je passe d'un fauteuil à l'autre puis finalement je suis installé à côté de la GIZ, nos chers amis allemands que nous avons associés à notre petit projet dans l'espoir de développer une forme de collaboration. Après les formalités d'usage et l'hymne national, nous pouvons démarrer la première demi-journée à 11 heures du matin (initialement prévu à 9 heures...). Bientôt se profile la pause café et déjeuner...
Je ne m'étendrai pas outre mesure sur le contenu des ateliers. Les intervenants souhaitaient innover dans les outils d'animation et finalement ils ont procédé de façon tout à fait classique avec un méta-plan. Les expressions de la cinquantaine de participants sur les 60 attendus étaient également plutôt sans surprise. Quelques éléments concrets ont pu toutefois être soulevés sur les difficultés liées aux transferts des "compétences" vers les collectivités territoriales. Les participants font parfois des grandes déclarations ou rappellent que certains maires viennent en ville après un conseil municipal pour dépenser en casier de bières les indemnités qu'ils ont perçus.
Le soir venu, chaque membre de la mission s'en va à ses occupations. Les uns vont passer une soirée accompagnés de charmantes compagnies (je ne suis plus trop naïf mais quand même on peut se demander comment ils font pour être aussi réactifs...), les autres préparent la journée du lendemain ou ne font rien. Quelques uns disparaissent corps et bien de la circulation pour aller "au village" voir leur famille ou connaissance. Enfin, un ou deux s'attellent à s'imposer comme intermédiaire entre le ministère qui doit payer certaines factures et les prestataires... cela peut toujours déboucher sur du concret...
Rebelote pour le lendemain. L'organisation est très incertaine. Les mêmes problèmes de protocole se posent pour la clôture des ateliers. Le compte rendu des travaux fait la part belle à la demi-heure que les allemands ont prise pour présenter un tableau excel de leur facture... je suis "dans les cordes"...
Le retour à Yaoundé se fait sans problème particulier la route étant plutôt très bonne malgré une voiture qui donne des signes de fatigue dans les montées. A cette occasion mes compagnons camerounais en profitent pour dénoncer fortement l'intervention de Sarkozy en Lybie contre Khadafi véritablement associé en Afrique à un "père bienfaiteur"... La démocratie telle que nous l'entendons n'est pas souhaitée ou alors elle a un prix : pouvoir manger à sa faim et s'abriter la nuit et lors des intempéries.
Le surlendemain, départ pour Maroua. J'arrive à l'aéroport à 8h30. Le vol partira finalement à 12h. Mon ministre doit se rendre également dans l'extrême nord du pays visiter des populations qui ont subis de fortes inondations avec d'importants dégâts. 70 000 personnes déplacées et probablement plusieurs dizaines de mort. En avez-vous entendu parler ?
Une école (30 ans environ) dévastée par l'inondation. |
L'école a repris. |
Une rue de Maroua où l'on mange du soya... |
Pour la petite histoire, cette maladie a trouvé son nom en 1969 lorsque les africains ont constaté une parfaite correspondance entre l'explosion de la capsule spatiale Apollo II et une foudroyante épidémie de conjonctivite virale dans une grande partie de l'afrique de l'ouest et du centre...
En fin de journée, réunion de "coordination" avec les membres présents et disponibles de la mission... Certains ont anticipé les vacances touristiques. Deux nouvelles heures de discussion pour constater nos divergences puis finalement une vision commune des choses qui impose de ne rien changer à ce que l'on fait...
Bref, je prends le temps le soir de boire un verre avec des collègues camerounais dans la rue "Avion me laisse". Il fait tellement bon vivre dans cette "rue de la joie" que l'on ne veut plus en partir même par avion... D'autres, un ou deux, s'attellent à se placer comme intermédiaire incontournables auprès des prestataires hôteliers ou pour la restauration... cela peut toujours déboucher sur du concret... Les bagages arrivent.
un champ de mil. |
Un porte bagage bien occupé... |
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