vendredi 24 août 2012

Recommandations

Pendant ces temps de vacances qui s'achèvent quelles seraient les quelques recommandations que je pourrais faire pour ceux qui souhaiteraient s'aventurer au Cameroun ?

L'entrée d'une chefferie de l'ouest Cameroun...

Les chutes d'Ekom Nkam (80 m !)... celle de Tarzan dans Greystoke !
Recommandation n°1 : Ne pas faire une confiance démesurée aux guides touristiques.

Je parle bien sûr des ouvrages écrits (les guides en tant que personne sont quasiment inexistant au Cameroun...). Je n'en ai trouvé aucun qui soient digne d'un réel intérêt. La difficulté majeure étant que les informations valables à un instant donné ne le sont plus du tout parfois seulement quelques semaines plus tard... On dit encore que tout est lent en Afrique mais en réalité tout bouge tout le temps... mais jamais comme on l'a prévu ou on l'attend.

Un panorama sur le Mont Mbapit

Le lac volcanique du Mont Mbapit...
Recommandation n°2 : Tout est discutable.

Dans cette matière, il n'y a pas de limite. Vraiment. Il faut essayer systématiquement. Que ce soit pour la chambre d'hôtel comme l'entrée dans un musée. Parfois cela marche et d'autres fois cela ne marche pas... mais le principal est d'essayer ! Concernant les aliments et boissons sur les marchés, les prix annoncés sont généralement les bons. Les prix des petits objets vendus dans la rue sont corrects également la plupart du temps (boites de mouchoirs, cola, pinacola, gâteaux, beignets...). Les vendeurs ici ont un septième sens pour détecter vos plus profonds désirs et le prix est proportionnel à l'intensité de votre désir le plus immédiat... la moralité est qu'il faut au moins commencer à diviser par trois ce que l'on vous annonce. Si vous n'êtes pas du tout habitué à cette pratique il faudra vous y mettre. Dans ce cas, parcourez préalablement à votre arrivée les rayons de la FNAC pour trouver le manuel "Savoir négocier pour les nuls"... Vous en aurez grandement besoin !

La salle du trône du Sultan à Foumban

Une frise de guerriers dans la salle du grand tambour à Foumban

Les musiciens du Sultan lors de la fête de la fin du ramadan
Recommandation n°3 : Tout service cherche à se faire payer.

Sur un site touristique ou autre, lorsqu'une personne s'approche de vous pour vous rendre un service quelconque ne soyez pas surpris si après elle vous demande une "motivation"... Au début j'avais plutôt tendance à refuser. Je continue de le faire lorsque la demande est trop clairement orientée pour aller boire du "kitoko" (whisky frelaté) ou de la "Castel" (bière locale). Après, certaines personnes en ont réellement besoin pour le repas du jour et du lendemain peut-être si vous êtes généreux.



Après avoir fait quelques photos et mettre relativement bien placé lors de la cérémonie de fin du ramadan au sultanat de Foumban, le chef de la politique locale s'approche : "tu n'aurais pas quelque chose pour motiver la police du Sultan ?", je réponds : "j'ai déjà donné hier soir aux musiciens pour qu'ils jouent bien aujourd'hui". Voilà, tout est dit, de façon élégante et avec le sourire...

Le trône du Sultan. Serpent à doubles têtes, perles, jumeaux, cauris... tous les symboles sont là ! 
Pour ceux qui souhaitent plus d'explication : chez les Bamouns (musulmans à 90%), les jumeaux sont traditionnellement adoptés par le Sultan. Ils sont un symbole magique, de force, de puissance... Le serpent à deux têtes rappelle la victoire simultanée d'un sultan précédent contre deux autres ethnies ennemies en même temps, les perles et les cauris trouvent leurs origines notamment dans la traite négrière... esclaves contre verroteries et pacotilles... en posséder est un symbole de richesses et de fortunes...

Les chefs traditionnels du sultanat Bamoun...

La garde du Sultan lors des cérémonies religieuses.

Le roi Bamoun ! Le Sultan !
C'est un homme modeste. Il a officiellement seulement 15 femmes... Son aïeul, le sultan Njoya possédait au XIXème siècle 684 femmes...

Recommandation n°4 : Savoir rester modeste.

Comme j'ai déjà pu le dire, le blanc est synonyme d'argent. Ce n'est qu'un avis personnel mais s'il vous plait évitez de vous promener avec un appareil photo à 800 ou 900 €... Ne mettez pas non plus vos plus beaux bijoux lorsque vous irez au marché mokolo... ils ont le même effet que des aimants !  Ce n'est pas la peine non plus de mettre l'équipement "d'Indiana Jones". L'Afrique n'est plus ce qu'elle était il y a 150 ans !!! Il y a des voitures, des maisons, des routes (certes pas en bon état !), de l'eau (avec coupures), de l'électricité (avec coupures), des gens aussi qui veulent par dessus tout ressembler à ce qu'ils constatent à la télévision; c'est à dire un monde où tout est facile et accessible... lorsqu'une voiture est embourbée ou à du mal à démarrer : donnez un coup de main ! Ne regardez pas les autres sans rien faire, cela pourrait vous arriver... et puis globalement les gens sont civilisés et ne se promènent plus avec une ceinture de bananes autour de la taille... ils ne se sont d'ailleurs jamais promenés comme cela...


L'armée Bamoun est en marche !!!



Recommandation n°5. Relativiser et soyez patient avec les petits "abus" du quotidien.

C'est peut-être la recommandation la plus complexe à respecter. Tout d'abord la circulation dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala n'est faite que de conducteurs et chauffeurs qui ne souhaitent qu'une chose : forcer le passage... Les priorités ne sont jamais respectées et parfois le sens de circulation non plus...

Ensuite, je vous conseille de disposer sur vous de billets de petits montants. Le "cash" est la valeur sûre ici. Les paiements par carte bancaire sont rares même si les distributeurs sont maintenant fréquents. Si vous souhaitez payer des boissons ou des petits plats dans les tournedos avec un énorme billet de 10 000 FCFA alors on va vous répondre systématiquement "y'a pas la monnaie..." Peut-être l'occasion d'arrondir la facture ? Conservez les petites coupures et les pièces. Vous pourrez dans ce cas toujours payer. Il m'est même arrivé de devoir faire la monnaie pour payer une facture d'eau. La guichetière prétendait n'avoir pas ce qu'il fallait.

Enfin, vérifier bien ce que vous achetez. A titre d'exemple, j'ai voulu acquérir un briquet à gaz très commun. Et bien, il a fallu regarder qu'il y avait la quantité de gaz nécessaire... la plupart étaient complétés à moitié ! La visite préalable d'une chambre d'hôtel s'impose également avant de faire définitivement votre choix... sinon les surprises sont au rendez-vous.

Autre petite anecdote, emportez avec vous un poids de 1 kg. Les balances n'ont pas toutes le même réglage... Dans un restaurant à Douala, j'ai payé 1/2 kg de gambas au prix de ... 1 kg ! Bref, vérifiez les instruments de mesure avant de les utiliser ou alors prenez de bonnes références. Dans le même esprit, le gonflage des pneus de votre voiture à la bonne pression est aussi un exercice passionnant !

Recommandation n°6. Apprécier voire aimer le Cameroun.

Malgré ses nombreux défauts, ce pays détient de belles merveilles de la nature. C'est également le pays de tous les possibles, le meilleur comme le pire. Même si l'intérêt n'est jamais loin les gens sont généralement très tolérants vis-à-vis des touristes et plutôt accueillants. Les "Grandes Réalisations" chinoises du Président Paul Biya sont en cours, elles détruisent beaucoup de choses sur leur passage (faunes, flores, paysages, mentalités, cultures locales...) alors ne traînez pas trop...

J'aurai très certainement l'occasion de compléter cette table des recommandations. Pour l'instant, c'est ce que je vois...





mercredi 1 août 2012

Un autre Kameroun

Avant l'arrivée de la famille j'ai pu effectuer un long trajet particulièrement riche de paysages et de quelques rencontres fortuites. Entre une route en parfait état jusqu'à la frontière de la Centrafrique et des murs de boue entre Banyo et Foumban, je me souviendrai de ces 400 Km de piste parfois défoncées. Ca et là on peut toutefois constater des évolutions positives comme le raclage d'une piste nous permettant de rouler à presque 80 Km/heure pendant 2 heures ou l'élargissement d'une piste pour en faire un terrain d'aviation.

Malgré tout, les photos restent évocatrices. Les maisons de terre prédominent dès lors que l'on remonte dans le nord du pays. Les villages ne sont pas éclairés pendant la nuit. L'électricité reste un luxe. Les écoles sont construites par l'UNICEF. Je me suis laisser dire qu'il y en avait d'ailleurs trop, les familles n'ayant pas suffisamment d'argent pour envoyer leurs enfants à l'école. Bref, des écoles neuves mais vides d'élèves...

Le nord et le nord ouest du Kameroun sont des terres musulmanes. Foumban abrite un sultanat célèbre et représentatif de la culture Bamoum. Le Sultant Njoya a pu développer sa propre écriture et religion... en fonction des intérêts du moment. 

Un marché construit à l'époque allemande à Bertoua (toit en tuiles...)

Village de l'Adamaoua

Le Mont du "Nombril" (Ngaoundéré)

Un pic-boeuf. Reconnaissable à son beau bec...

Vue en hauteur de la savane africaine

Le lac volcanique Tison.

Une chute d'eau de la Vina. Fleuve sur la route de Ngaoundéré

 L'Adamaoua est la région centrale pour l'élevage du bétail. Des étendues immenses de pâturages ou d'une savane verte et clairsemée forment le paysage. La petite saison des pluies fait son effet. Au mois de février, tous ces paysages ne seront que désolation sous l'effet de la chaleur.


Les plaines de l'Adamaoua

Un marché sur la route de Tibati

Une chefferie dans l'Adamaoua
Trouver son chemin est souvent compliqué. Il faut toujours faire usage de sa langue en tombant quelquefois sur des personnes ne parlant que le foufouldé, langue du nord du pays parlée par les bororos et les peuls (je crois).


Prendre des photos donne aussi des idées à certains passants qui prétendent que telle ou telle maison est à lui donc il faut "compenser" le fait d'avoir pris des photos.

Le Sultant Njoya 16ème du nom.

La mosquée de Foumban

Femmes rue le marché (tomates et safou)

Le Palais du Sultan Njoya impressionné par la résidence du Haut Commissaire  allemand

Une maison avec un toit en tuiles...

Une petite excursion dans l'ouest du Cameroun m'a emmené dans la chefferie de Baffoussam. En mauvais état mais purement bamiléké... Il faut emporter sa lampe torche pour visiter le musée. D'autres chefferies seront à voir.


Porte d'entrée du chef traditionnel à Baffoussam

Les toits typiques des chefferies de l'ouest
Il me reste maintenant à emmener un peu toute la petite famille dans différents endroits. Les questions logistiques ne seront pas à sous-estimer...

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